Fondation NSM Vie
 

Martha Rosler


Martha Rosler

Martha Rosler

Martha Rosler


Voir les images

Voir la vidéo
version bas débit
version câble - adsl
 

Visite de l'exposition de Martha Rosler avec l'artiste.

L'exposition de photographies et de photomontages de l'artiste Martha Rosler porte un regard critique sur la société américaine. Son travail débute dans les années 60 alors que se multiplient, dans les publicités et les magazines, les images de femmes. C'est de ces stéréotypes et de leurs attributs dont Martha Rosler se joue.
Dans la série "Body Beautiful or Beauty knows No Pain" de 1966-72, des corps fragmentés, mais toujours sexuels, de pin-ups s'associent comme dans un puzzle aux images publicitaires et prennent au "pied de la lettre" le désir du consommateur.
Pour la vidéo, "sémiotics of the kitchen", elle ridiculise l'idée patriarcale de la femme au foyer. On la voit face au spectateur, derrière une table de cuisine. Ce n'est pas une recette qu'elle énonce mais les lettres de l'alphabet et, tel un sémaphore, elle manipule les ustensiles de cuisine avec rigueur.
Pour Martha Rosler, créer, c'est aussi combattre l'obsession fantasmatique de l'homme, celle du pouvoir, en stigmatisant les lieux : le sexe et la guerre.
La série "Bringing the War home" (1967-72) intègre des images de la guerre du Viet-Nam faisant irruption dans de confortables intérieurs de maisons américaines. Convaincue par ses photomontages, l'institution artistique de l'époque se mit néanmoins à douter de la nature de son travail : art ou contestation ? Martha Rosler avait déstabilisé le regard établi. Aujourd'hui, elle continue avec des séries de photographies montrant des lieux publics, des "commons places", de vastes architectures impersonnelles et répétitives où le corps social ne peut avoir d'emprise.

Repères biographiques
Martha Rosler a expérimenté différents supports depuis 1966. Vidéo, performances, photographies, art postal et textes font la richesse des recherches de cette artiste.
Elle dépeint en 1982 la situation des artistes new-yorkais, vendant leurs oeuvres en se servant des conditions précaires dans lesquelles elles furent conçues. C'est avec recul qu'elle commente l'état d'esprit du moment et l'attachement scientifique qui fait du critique d'art un anthropologue :
"Fonctionnant dans le monde clos de l'art à New-York, mais vivant souvent parmi ces populations défavorisées, les artistes peuvent bien s'identifier à leurs voisins, mais ils aspirent à la réussite professionnelle. Le fait de venir à New-York est considéré comme un rite de passage périlleux que seuls les plus forts franchissent victorieusement... La rue et la culture deviennent à la fois la source d'un style et le décor scénique d'un art qui vise un public "évolué" et les sous-cultures intermédiaires des jeunes producteurs et de leurs supporters. [...] Ce qui fut manifestation de détresse devient matière à auto-célébration."