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Temps détournés
Vidéos et internet dans l'oeuvre de Jochen Gerz, 1969-2002.
Le Centre Pompidou et le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg organisent conjointement deux expositions consacrées à Jochen Gerz, à partir de leur collection permanentes et d'un corpus d'oeuvres vidéos, qui ont fait l'objet entre 1997 et 2001 d'une restauration intégrale.
Les travaux présentés viennent de domaines variés allant de la photographie à la vidéo, de l'installation à la sculpture, et la littérature. L'exposition couvre une période de 30 ans de la carrière de l'artiste, de sa première pièce utilisant l'ordinateur: Ces mots sont ma chair et mon sang, réalisée en 1971, au CNRS, jusqu'au projet actuel de Jochen Gerz, un dialogue sur le Net entre artistes et théoriciens de l'art : L'Anthologie de l'art (2001-2002).
Les pièces de Jochen Gerz mettent toujours en jeu une interaction, ou plutôt une confrontation de la réalité avec l'image. Interaction présente dans l'installation Vivre, pièce majeure de l'artiste, réalisée en 1974, et acquise en 2000 par le Musée national d'art moderne. Dans un espace de 9 m x 17m, le mot Vivre (Leben) est écrit à même le sol à la craie. Sur le mur du fond de la pièce, est accroché un texte en français, encadré. Le public invité à «visiter» le lieu, efface progressivement de ses pas cet hymne à la vie. L'installation vidéo Purple Cross for Absent Now, dans laquelle la relation au public est poussée à son paroxysme a également rejoint les collections du Musée.
Repères biographiques
Né à Berlin en 1940, Jochen Gerz vit et travaille en France depuis la fin des années 60.
Au début des années 70, le travail de Jochen Gerz s'oriente vers la performance et la vidéo qui restitue le déroulement du processus artistique. La première performance de Jochen Gerz, Crier jusqu'à l'épuisement (1972), est un acte symbolique et un hommage au Cri de Munch, mais aussi au langage primordial.
« Si j'utilise tous ces médias dans mes pièces c'est pour montrer qu'ils ne fonctionnent pas. Les médias ne permettent pas de communiquer, ni de reproduire le réel. Faire de l'art c'est produire des objets opposés à notre réalité, des artifices. L'art éloigne de tout ce qui est originel ; il corrompt parce qu'il est un ersatz. Il faudrait non faire de l'art mais être de l'art, comme les chamans qui ne produisent rien mais élargissent cependant quelques instants le conscient et les habitudes... ». Jochen Gerz
Jusqu'au 30 septembre 2002, l'Anthologie de l'Art pose à 312 artistes et théoriciens internationaux via Internet la question suivante: « Dans le contexte actuel de l'art, quelle serait votre vision d'un art encore inconnu ? » L' Anthologie de l'Art crée une plate-forme de dialogues entre artistes et théoriciens accessibles à tout le monde. Tous les 15 jours 12 nouvelles contributions (dont 6 images et 6 textes) seront sur le website de l'Anthologie de l'Art : www.anthology-of-art.net
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