Jean Le Gac


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Rencontre avec Jean Le Gac dans son atelier à Paris et visite des anciennes cellules du Fort Sainte Marguerite (actuellement le musée de la mer de Cannes) qui abritent des peintures murales qu'il a réalisées il y a quelques années.

Ces peintures ont été conçues en dialogue avec le lieux et son histoire. Ce Fort situé sur une île au large de Cannes, est une ancienne prison où étaient incarcérés entre autres le célèbre Masque de Fer, et quelques siècles plus tard la Smaala d'Abdel Kader. Jean Le Gac a recherché des documents retraçant ce passé fascinant et s'en est inspiré pour composer la trame de ces grandes scènes murales.
Les murs de chaque cellule ont pour unique éclairage une fenêtre étroite ; c'est dans la pénombre que le spectateur découvre peu à peu les personnages surgissant du passé : une silouhette mystérieuse retenue derrière les barreaux, des guerriers voilés de bleu brandissant leur fusil sur leurs chevaux lancés au galop dans un tourbillon de sabots et drapés, des femmes orientales peut être sorties des rêves de cet homme qui dans la dernière cellule regarde fixement la mer que l'on aperçoit par les meurtrières.

Musée de la Mer / Fort Ile Sainte-Marguerite / 06400 Cannes
Tél : 04 93 43 18 17

Repères biographiques
Jean Le Gac est né en 1936 dans le Gard. Il étudie les arts plastiques et le dessin à Paris et devient professeur en 1958.
Il expose pour la première fois à la Documenta de Kassel en 1972. Sa démarche est alors proche de celle de Christian Boltanski et d'Anette Messager. Il regroupe sous forme de cahiers les lettres et les photographies élaborées lors de ces interventions dans la nature ou dans son environnement quotidien.
« J'ai compris que si je suis capable d'inspirer une fiction, alors il y aura une preuve de mon existence » commente-t-il en 1973. Puis viennent les « papiers », reportages entre la biographie et l'imaginaire. Au début des années 80, ce procédé s'enrichit de traits au pastel, dessins, photographies et textes à la machine à écrire qui raconte un peintre/héros disparu et une peinture impossible. Puis il commence à peindre de grands formats où s'exerce le tumulte de tout un discours sur la peinture. Dans les années 90, il s'approprie un nouveau lieu dans le quartier du Père Lachaise: l'appartement jouxtant le sien. Comme une mise en abîme de son travail, ses propres toiles habitent l'atelier d'où le peintre idéalisé est absent.
« [...] tandis que l'écrivain consigne, raconte des faits et des gestes globalement autobiographiques, le peintre va entreprendre une longue maturation de l'autoportrait. Jean Le Gac, lui, se situe entre les deux, nécessairement, entre Jacques-Louis David et Marguerite Duras, il a choisi d'être l'artiste intercalaire. » François Cheval in Jean Le Gac par Jean Le Gac.