Lee Friedlander, visite de l'exposition rétrospective présentée au Jeu de Paume

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L'exposition présentée actuellement au Jeu de Paume est organisée par le Moma de New York. C'est la première fois qu'est montré de façon aussi complète le travail de Lee Friedlander. Près de 500 photographies prises de 1960 à aujourd'hui, ainsi qu'un ensemble de livres et de portfolios permettent d'apprécier l'étendue et la profusion de l'oeuvre de ce grand photographe américain.
Né en 1934 à Aberdeen aux Etats Unis, Lee Friedlander se passionne dès le plus jeune âge pour la photographie qu'il va pratiquer assidumment dès l'adolescence. Après des études à la Art Center School of Design, il s'installe en 1955 à New York où il va réaliser des portraits de jazzmen pour de grands magazines ainsi que des pochettes de disques de jazz. Il fréquente à cette époque Walker Evans, Eugène Atget qui influenceront considérablement son travail. C'est dans les années 60 que Lee Friedlander commence à développer un travail photographique personnel. Témoin de son époque, il explore la complexité de l'espace urbain américain. Surproduction d'images et aspect de plus en plus chaotique de la ville qu'il met en scène à travers des photographies de devantures de magasins, de télévisions, de plublicités. Il se présente comme un observateur du paysage social américain, une sorte de "paysagiste de l'environnement capitaliste industriel" tel que le note Peter Galassi, commissaire de l'exposition. Au coeur de ce chaos urbain, le sujet donne l'impression de disparaitre, de se perdre.
Lee Friedlander détourne les règles de la photographie de l'époque et s'amuse avec son appareil. Des accidents de cadrage, des éléments paraissant parasiter l'image, des jeux de lumières, des superpositions de reflets lui servent à composer ses images. Son travail dérange les codes visuels établis, mais bien que révolutionnaire dans son approche formelle, il se défend de vouloir faire passer un quelconque message. Il ne prend pas parti, il se retient de toute forme de sentimentalisme ou d'engagement. Ses photographies d'ouvriers de l'Ohio prises en cadre serré ne nous donnent aucune information sur le caractère des personnages, leur mode de vie, leurs sentiments. Il les capte dans leur quotidien, reste le plus simple, le plus neutre possible. Ses photographies de prostituées sont violentes, brutales. L'artiste ne veut pas esthétiser son sujet mais présenter la réalité telle quelle. Il garde une certaine distance derrière son appareil, ne s'impose pas, laisse les images parler d'elles-mêmes.
Sa dernière série est consacrée aux paysages de l'Ouest américain où il est né. Il en dévoile l'immensité, l'étrangeté en photographiant ces imposants décors naturels avec un grand angle. Ses images à la fois paisibles et lyriques nous montrent un autre Lee Friedlander, cet inlassable explorateur de l'urbanisation de son pays, se révèle être aussi un grand contemplatif de la Nature.

Légendes :
1 - New York City, 1966 (14.6 x 22 cm)
Carl Jacobs Fund The Museum of Modern Art, New York
© 2006 Lee Friedlander

2 - England, 1964, (17 x 25.5 cm)
Purchase, The Museum of Modern Art, New York © 2006 Lee Friedlander

3 - Lee Friedlander, Nude, 1982 (20.4 x 30.7 cm)
Purchase The Museum of Modern Art, New York
© 2006 Lee Friedlander

4 - New Orleans, Louisiana, 1968 (16.2 x 24.8 cm)
Stephen R. Currier Memorial Fund, The Museum of Modern Art, New York
© 2006 Lee Friedlander

5 - Father Duffy. Times Square, New York City, 1974 (19.1 x 28.5 cm) Purchase, The Museum of Modern Art, New York
© 2006 Lee Friedlander

6 - Vue de l'exposition au Jeu de Paume

page d'accueil :

- Miles Davis, 1969 (37 x 36.8 cm) Purchase The Museum of Modern Art, New York© 2006 Lee Friedlander

- Lake Louise, Canada, 2000 (47.6 x 47.2 cm)
Collection of the photographer © 2006 Lee Friedlander

Friedlander

exposition jusqu'au 31 décembre 2006

Jeu de Paume

1 place de la Concorde

75001 Paris